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Grande Vallée

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Un peu d'histoire
Parvenu au sommet d'une énorme montagne qui est la limite d'élévation de toutes les routes de la Province de Québec, le voyageur aperçoit à vol d'oiseau le village de Grande-Vallée. Cette localité tient son toponyme de sa large vallée très fertile formée par la rivière du même nom qui sillonne toute l'ancienne seigneurie qui avait été concédée en 1691 par le gouverneur de la Nouvelle-France, au sieur François Hazeur. Elle est couramment appelée Grande-Vallée-des-Monts au XIXe siècle.

Aujourd'hui, malgré le déclin de la pêche qui fut l’un des piliers de l'économie, le village a su prospérer grâce au développement des secteurs forestier et des services. Il existe encore un joli havre de pêche sous le pont de la 132. Allez faire un tour du côté du pont Galipeault en empruntant la promenade en bois qui longe la rivière. Construit en 1923, ce pont couvert est déclaré monument historique en 1978. Autre attrait intéressant, la magnifique vue sur le village à partir de la halte routière à l'ouest de ce dernier.

Grande Vallée 1

C'est ici que naquit la légende de Rose Latulippe. J'adore les histoires... et vous? C'était un Mardi Gras, au soir de 1745. Rose, entrevoyant la longue saison de pénitence du Carême, crut qu'elle avait droit de donner une de ces veillées qu'on faisait à l'époque. Après quelques hésitations, son vieux père céda à son caprice et bientôt, tous les jeunes gens et jeunes filles du voisinage, étaient réunis dans la maison de Latulippe pour la fête. 

Rose s'était revêtue de ses plus beaux atours. Elle était jeune et jolie et espérait, ce soir-là, une sensation nouvelle. Les garçons du village dansaient à la perfection les danses traditionnelles mais Rose, sans savoir pourquoi, désirait quelque chose de plus, comme la visite inattendue d'un voyageur étranger qui apporterait plus d'entrain à la fête. Rose surveillait la route et vit un beau cavalier, inconnu au village, monté sur un cheval racé et noir qui faisait feu des quatre fers. Il s'arrêta, frappa et s'excusa d'arriver sans invitation à une heure aussi tardive mais il s'était dirigé vers les lumières de la maison.

Rose l'invita à se joindre à la fête. Le beau cavalier dansa avec elle toute la soirée. Son père essayait bien, entre deux "tours de place" de la détacher de son beau cavalier mais ce dernier trouvait toujours quelque beau compliment à tourner et son bras attirait Rose sans lui laisser le temps de s'échapper. Alors que l'horloge commençait à sonner les douze coups de minuit, Rose fut la première à éprouver un peu de honte d'avoir ainsi abandonné ses invités mais quel ne fut pas son effroi en s'apercevant qu'elle ne pouvait se libérer. Le violoneux, ahuri, voyait ses doigts jouer de plus en plus vite et Rose dansait comme une toupie, ses pieds ne touchant plus le sol. Son partenaire la tenait étroitement; ses yeux lancaient des éclairs et son menton était fourchu. Elle se rendit compte qu'elle venait de danser avec le diable, poussa un grand cri et allait s'évanouir lorsque l'intervention du curé la sauva d'un terrible destin. Il fit le signe de la croix et prononça quelques mots d'exorcisme bien senti en latin et le prince des ténèbres disparut du salon en laissant derrière lui une forte odeur de souffre. Rose n'a jamais plus voulu danser ... et on sait ici, à Grande Vallée, qu'il n'est pas bon d'enfreindre le temps du Carême.

 
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Photo : Guy Schiele

 
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