Fira…Un dédale de ruelles piétonnes, de maisons blanches, comme collées les unes aux autres, accrochées au-dessus de la falaise volcanique de 100 mètres de hauteur. Fira jouit d’une situation exceptionnelle sur la Caldeira et les îlots de l’archipel. Pour l’apprécier, vous monterez depuis la place principale, Odos N. Nomikou, une promenade exquise lorsque, le soir, les chants s’élèvent de la cathédrale orthodoxe et que les rues forment de longs corridors de lumière projetant leurs éclats sur l’étendue sombre de la mer.

A Fira se trouvent un couvent, le musée archéologique (où sont exposées des figurines cycladiques primitives, des vases provenant de l’ancienne Thira, d’intéressantes représentations dionysiaques), ainsi qu’une multitude d’églises perchées sur la falaise dont celle d’Aghio Minas, et d’Ai Yannis.

Au détour des ruelles tortueuses, des magasins de souvenirs mais aussi et surtout des bijouteries, attenantes les uns aux autres. Fira est le temple du bijou. Bijoux précieux, bijoux fantaisie, bijoux de créateurs….Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. Dès le matin, les ardoises des tavernes et restaurants proposent aux touristes leurs formules, moitié « typique », moitié « attrape-touristes ». Rien à moins de 10 euros. C’est un minimum. Quant au « petit noir » du matin, prenez votre temps pour le savourer. Il peut avoisiner les 3 euros.

En contrebas se situe le vieux port, utilisé aujourd’hui comme port de plaisance et point de départ pour des excursions dans la Caldeira. Pour y accéder, vous pourrez emprunter soit les quelques 587 marches de la rue de Yalos, qui descend en zig-zag, (autrefois, cette rue était le seul axe liant l’île avec les bateaux et les ânes le seul moyen de transport) soit le téléphérique ou dernière option, les ânes, de préférence pour remonter, de quoi pimenter votre visite de moments inoubliables…

Si descendre les 587 marches est déjà un exploit en soi (marches pavées, croisements d’ânes remontant des touristes et d’autres descendant à vide), la remontée vous laissera un souvenir mémorable, tant sur le plan auditif, visuel qu’olfactif. A peine avez-vous ébauché vos premiers pas qu’il vous faut partager l’espace étroit avec des ânes parés de clochettes, de tapis de selles colorés qui, toute la journée durant assurent la remontée de touristes en mal de sensations fortes et peu enclins à l’exercice. Au fil de la descente, vous assistez à un va-et-vient bruyant, haut en couleurs, épique. Du bout de leur bâton, les âniers vocifèrent, invectivant tout intrus bipède qui aurait la malencontreuse idée de se trouver sur le passage de leurs ânes. Rompus à l’exercice, connaissant le chemin sur le bout des sabots, ces derniers avancent machinalement poussant tout ce qui pourrait se trouver sur leur passage. N’ayez aucune inquiétude si l’un d’entre eux vient vous surprendre par l’arrière d’un coup de museau ou de croupe. Il suffit juste de savoir que cela peut arriver. Vous restera un souvenir olfactif tenace, l’odeur de ces charmants quadripèdes déposée sur vos vêtements.

Arrivés enfin en bas, vous louvoierez entre les files de touristes attendant le départ de bateaux pour visiter la Caldeira. Malheureusement, ce « vieux port » n’a plus de « vieux port » que le nom, envahi par des vendeurs de billets d’excursions ou….de remontée en âne.
Pour remonter, à vous de trancher entre l’option rapide (téléphérique), sportive (remontée pédestre), téméraire (ânes).

Quittez la foule et le bruit. Réservez votre après-midi à la découverte d’un Santorin plus authentique. Direction Pyrgos, village médiéval. La route qui vous y mènera est jalonnée de vignes dont les branches s’enroulent à même le sol, ressemblant à des nids d’oiseaux. N’y voyez aucun effet de style mais un côté purement pratique. Enroulées ainsi, les vignes sont protégées par les vents très forts.

Pyrgos, encore épargné par le tourisme de masse, petit village fortifié situé sur une colline au centre de l’île, a conservé un style moyennageux. De la vieille forteresse, à part les ruines, ne reste que le nom du village : Pyrgos qui, en grec, signifie « forteresse » ; il y a à Pyrgos un nombre incroyable de chapelles dont quelques-unes sont assez vieilles. La plus ancienne est celle de l’Assomption (Théotocaki), bâtie au XIème siècle. En montant par ses ruelles étroites, vous arriverez à des vestiges d’un fort vénitien d’où vous jouirez d’un point de vue magnifique.

De la place de Pyrgos, vous prendrez la route qui monte vers le monastère de Profitis Ilias. Vous monterez vers le point le plus haut de Santorin. Les pentes cristallines de la montagne rappellent que ce n’est pas seulement le sommet le plus élevé mais aussi le point le plus ancien de l’île, un des rares lieux qui existait avant le volcan.

Le monastère de Profitis Ilias fut construit au début du XVIIIème siècle. Au début, le monastère était cénobite (moines vivant en communauté). De nos jours, les moines sont beaucoup moins nombreux. Malheureusement, le monastère est fermé au public. D’ici, vous pourrez admirer la superbe vue panoramique sur la Caldeira.

Votre dernière visite de la journée : Megalohori, ses petites ruelles calmes, loin des parcours touristiques.

Avant de rentrer à l’hôtel, quel que soit l’endroit pourvu qu’il soit en hauteur, offrez-vous un cadeau qui n’appartiendra qu’à vous : à l’écart des routes touristiques, arrêtez-vous. Il est là devant vous, prêt à tirer sa révérence, éclairant les falaises de reflets orangés, rouges, se laissant tomber lascivement dans la mer, prêt à se relever demain et vous offrir d’autres moments inoubliables : le soleil.