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Suivez Jacline de Nazca à Lima

Suivez Jacline au Pérou > Nazca
Nous étions arrivés à Nazca en fin d'après-midi. Ma sieste avait été de courte durée mais bénéfique. J'avais mis du temps à me pomponner car j'avais pu goûter au confort de ma chambre: un lit douillet, une vraie baignoire ... le luxe! Enfin! J'avais sorti de ma valise une robe de voile beige qui avait résisté aux faux plis. J'avais emprunté au bouquet placé sur la commode une rose afin de donner du chic à ma coiffure. J'étais redevenue une femme du monde et me reconnus en sortant. Je traversai le parc, m'arrêtant pour contempler les étoiles, avant de me rendre à la salle à dîner. Une voix me tira de ma rêverie
- Para-quien sabe apreciar la belleza, es un lunaz maravilloso

C'est pour ceux qui apprécient la beauté me dit une femme âgée, assise dans un fauteuil roulant, la conférencière que j'allais écouter plus tard et qui allait changer ma vision des êtres et des choses.

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Le lendemain matin, je pris un petit avion et survolai avec grand intérêt les rochers et pus suivre ces fameuses lignes et figures de la Pampa Colorada découvertes en 1939 et sources d'innombrables interprétations et théories. Est-ce comme on dit un gigantesque calendrier astronomique créé au début de l'ère actuelle? Mais à quoi et à qui pouvaient servir ce calendrier visible seulement des airs? On pense aujourd'hui que ces dessins sont des copies de figures formées par les étoiles. Je ne fus pas surprise que le ciel de la veille m'eut apparu à ce point extraordinaire. Le petit avion, tel un oiseau, prit de l'altitude et je pus constater que ces motifs gigantesques, dessinés ou gravés dans le désert de Nazca s'étendaient sur des dizaines de kilomètres. Je fus charmée par de curieuses figurines d'animaux stylisés creusées dans les roches. On aurait cru à un livre d'images ouvert. L'avion se posa, je mis pied à terre, telle une enfant, je m'inventai un conte et je le cru.

Iles Ballestas
Le voyage tirait à sa fin et avant d'entrer à Lima, nous nous arrêtâmes aux Iles Ballestas. Avant d'affronter l'hiver, comme il fut bon de visiter ces îles peuplées de phoques, de manchots, de pétrels, de cormorans et d'oiseaux de toutes sortes. Le clapotis de l'eau qu'animaient les rames de notre matelot était musique, le silence brisé seulement par des bruits d'ailes. Le bonheur, la joie de vivre, la paix m'habitaient et je rendis grâce à Dieu d'avoir si bien fait les choses.

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Je rentrai à l'hôtel, chargée de paquets, m'arrêtai quelques instants à la réception afin de prendre ma clé. Le sourire du concierge se figea, hésita. Je le laissai à sa surprise! Ignorant l'ascenseur, le gravis les deux longs escaliers sans compter les marches selon mon habitude, mais calculant le temps qu'il me restait encore à Lima. Ouvrant la porte de ma chambre, je me vis dans le grand miroir de la penderie. Il y avait eu, en effet, de quoi surprendre! Je ne m'étais pas déguisée mais je portais, ce jour-là comme les femmes péruviennes, la jupe de tous les jours, simple, brune, sans broderie; la blouse restait coquette avec une dentelle de laine fine au col et aux manches. J'enlevai ma jupe, la déposai à plat au fond de ma valise. Je pliai la blouse avec précaution mais où trouver la place convenable pour ranger mon chapeau tout rond! Les images se succédèrent et je me revis sur la rive ouest du lac Titicaca où je m'étais embarquée pour les îles flottantes. Ces îles de roseaux peuplées de pêcheurs descendant des Uros. Vêtue telle que décrit, j'avais attiré l'attention d'une femme portant un bébé pleurant à chaudes larmes. Puis le bébé s'était calmé et m'avait tendu les bras. Gênée, la maman s'excusait maladroitement; moi, ravie, j'avais pris le bébé dans mes bras, essayant de ne pas tomber sur ce plancher nouveau genre. J'inventais une danse nouvelle et commencai à rire. Le bambin ainsi bercé en fit tout autant. Il s'agrippa à ma tresse de cheveux. L'équilibre atteint, je remis l'enfant à sa mère et rajustai mon chapeau. Mon chapeau! J'y étais attaché! Je l'avais porté, protégé de la pluie et de la poussière et maintenant, je cherchais une place dans mes bagages pour y faire faire le voyage! Soudain j'aperçus des taches sur la calotte, comment était-ce possible! Je l'approchai sous la lampe afin d'y voir plus clair. Ces taches étaient tout simplement trois petits doigts sales que m'avait laissé l'enfant que j'avais consolé.

 
 
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