Nous descendons à quai pour une escale de 4 heures et suivons la guide de Parcs Canada qui, d'un pas décidé, nous emmène au centre d'interprétation basque. En attendant quelques retardataires qui, au milieu de la grande côte, reprennent leur souffle, j'ouvris une brochure intitulée " Lieux historiques de Red Bay où un port baleinier basque du XVIe siècle reprend vie ".

А la fin du XVIe siècle, des Basques sont venus d'Europe pour pêcher et chasser les baleines. Red Bay est rapidement devenu un centre de transformation, le premier complexe industriel en Amérique du Nord. Ici, la graisse de baleine était réduite en huile et exportée vers l'Europe.

Au Lieu historique national de Red Bay nous avons pu apprécier les résultats de 15 années de recherche archéologiques consacrées à déterrer les vestiges d'une vingtaine de stations de baleiniers le long des rives de la baie. Les fouilles subaquatiques ont mené à la découverte de trois galions et de plusieurs embarcations basques, exemples remarquablement bien conservés des techniques de construction navale employées au XVIe siècle. Les expositions expliquent comment les aventuriers basques vivaient et travaillaient et comment leur entreprise motiva les nations de l'Europe à explorer et coloniser le Nouveau Monde.

La visite se termina et je repris seule le chemin du port, après m'être arrêtée boire un thé au petit restaurant Whaler's… afin de m'enlever le goût de l'huile de baleine que ma curiosité n'avait pu refuser. J'hésitai à prendre le Whaler burger (on remplace ici le bњuf haché par de la baleine!). Comme je me sens loin de Macdonald!

La serveuse, qui semblait bien heureuse d'avoir un auditoire, si petit soit-il, m'apprit que 250 personnes habitent le village et que l'école est fréquentée par 42 enfants. Le Labrador est maintenant habité par des Anglais, des Franзais, mais surtout par les rejetons d'une race fière, courageux pêcheurs que la mer a souvent ravis à leur famille dans une houle déchaînée.