Bienvenue en France > Picardie-Nord-Pas-de-Calais > La Somme

Depuis des milliers d’années, la Somme sert aux hommes d’axe de circulation vers la mer. Dès le VIIème siècle, il existe un port maritime en Baie de Somme. Au Xème siècle, Saint-Valery-sur-Somme est devenu le port le plus important de la Manche. Sa prospérité s’explique par le trafic entretenu avec les pays voisins mais aussi par la richesse des villes de la vallée, Saint-Quentin , Péronne, Amiens et Abbeville.

L’aménagement d’un premier canal, en 1634, permet un nouveau développement du trafic marchand. En 1764, un projet est mis à l’étude pour ouvrir un grand canal d’Amiens à Ault. Il rencontre une vive opposition d’Abbeville et Saint-Valery-sur-Somme et ne verra jamais le jour.

En 1827, Charles X inaugure lui-même le canal de la Somme qui sera achevé, tel que nous le connaissons aujourd’hui, en 1835. Dès cette époque, les débouchés maritimes ne sont plus aussi importants. Si Saint-Valery-sur-Somme joue encore un rôle important pendant la Grande Guerre pour le ravitaillement des troupes britanniques, et reste un port commercial dans l’entre-deux guerres (124 000 tonnes de marchandises y transitent en 1919), son rôle décroît très vite. Face au comblement progressif mais inexorable de la Baie, les travaux d’aménagement sont jugés beaucoup trop importants et onéreux.

La liaison avec le canal du Nord devient alors le seul débouché pour les péniches. Dans les années 60, 300 000 tonnes de marchandises transitent encore par le canal de la Somme : betteraves acheminées vers les sucreries, céréales, engrais, charbon… Depuis, le trafic marchand n’a cessé de décroître, laissant place aux bateaux des plaisanciers.

"Hier matin, j’ai suivi en bateau-vapeur les bords de la Somme d’Amiens à Abbeville. Au moment où je m’embarquais, le soleil se levait dans une brume épaisse au milieu de laquelle se détachait la silhouette immense de la cathédrale, sans aucun détail dans la masse, par le profil seulement ; c’était superbe… Rien de plus joli que les bords de la Somme. Ce n’est qu’arbres, prés, herbages et villages charmants. Mes yeux ont pris là un bain de verdure...". Victor Hugo décrivait ainsi sa promenade, sur un coche d’eau, en août 1835.