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Déclarée patrimoine de l'Unesco en 2005, la Route de l'encens, telle une belle histoire tirée d'un livre de contes, est la chronique d'une réussite commerciale vieille de près de 2000 ans.
Autrefois, en l'absence de moyens de transport, de routes et de cartes, de longues caravanes de chameaux suivaient des chemins difficiles, voire impraticables ; elles étaient exposées aux attaques de brigands et de pilleurs, de nombreux obstacles jonchaient leur route et il n'était pas rare de rencontrer des représentants de l'autorité peu scrupuleux.
Sur ce trajet qui débutait en Orient au Yémen, traversait l'Arabie Saoudite et la Jordanie pour finir en Israël, au port de Gaza, transitaient à dos de chameaux des marchandises précieuses embarquées ensuite dans des cargos en direction de l'Empire romain et de l'Europe.
Ainsi, les femmes de l'Empire pouvaient se délecter des parfums, de la myrrhe et de l'encens, savourer les arômes des épices orientaux et utiliser le sel pour la cuisine et la conservation des aliments.
Le voyage sur la Route de l'encens qui s'étend sur près de 2400 km, durait environ six mois. Les caravanes de chameaux chargés de milliers d'articles, avançaient lentement, à l'allure caractéristique de ce "vaisseau du désert".
Jalonnée de 56 caravansérails, où les marchands s'arrêtaient pour se reposer, s'occuper des animaux et récupérer leurs forces avant de repartir le lendemain, cette route traversait Israël sur près de 150 km.
Quantité de ses vestiges existent encore aujourd'hui dans le Néguev et de nombreux promeneurs suivent ses traces pour explorer le désert et tenter de goûter au mode de vie de ses seigneurs.
Agrémentée de plusieurs haltes, la route commençait dans l'Aravah, vallée située à la frontière avec la Jordanie, à Moah dont il reste aujourd'hui les ruines d'un khan, d'un poste de garde, des parcelles agricoles, des grottes et des entrepôts, ainsi qu'un aqueduc.
De là, une voie secondaire continuait vers le nord ouest, en direction de Mamshit où s'étendait une grande ville dont les ruines particulièrement impressionnantes comptent un caravansérail, des églises, un établissement de bains, des réservoirs d'eau et autres bâtiments.
L'étape suivante était la ville d'Avdat, perchée sur une hauteur. Ici également on trouve les vestiges d'une citadelle, d'églises, d'une citerne, d'un "atelier" de poteries, d'habitations et d'établissements de bains, et même de sarcophages.
D'Avdat, la caravane poursuivait sa route vers Shivta, une petite ville dotée d'un système aquatique très développé avec ses piscines et citernes et quelques églises.
L'avant-dernière étape, la plus au nord, était Halouza dont subsistent aujourd'hui des ruines, entre autres les vestiges d'un théâtre et d'une église. La route continuait ensuite directement vers Gaza.
Hormis ces premières étapes se sont ajoutés sur le trajet des fortins (Katra, Nekarot, Mahmal et Grafon) et un autre caravansérail – le Khan Saharoni dont il reste une cour entourée d'ateliers et un établissement de bains. Le long des chemins il est possible de voir encore des réservoirs d'eau, des tours de garde, des lieux de culte, des installations thermales ainsi que des bornes qui marquaient la route.
Les étapes initiales : Moah, Avdat, Shivta et Halouza ainsi que le caravansérail Khan Saharoni, sont accessibles avec tout véhicule, pour s'y promener et mesurer la puissance du désert.
Entre ces stations, à l'intérieur des terres, le tracé de la route est praticable en jeep, mais seuls les cyclistes et les piétons en apprécient vraiment le caractère unique et saisissant.
En 2005, l'UNESCO a déclaré la Route de l'encens patrimoine mondial.
C'est dans le Néguev et l'Aravah qu'Israël vous invite à suivre les traces des nomades et à savourer les étonnants récits d'aventures que cette Route évoque ainsi que le riche héritage transmis par ce mémorial silencieux d'une époque tumultueuse.
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