Coup de foudre en Basses Laurentides
                                                                      L'hôtel du Lac Carling, château moderne en pleine nature

                                                                                                                                                   Jacline LaFlèche
L'esprit en paix, je voyageais suivant l'itinéraire lorsque soudain j'eus la certitude de m'être égarée. La route devenait déserte, sauvage avec des sous-bois si ravissants que je décidai de poursuivre mon chemin. Je contournai un terrain de golf, passai devant une grille en fer forgé, des chiens aboyèrent puis m'apparut alors l'hôtel se mirant dans les eaux tranquilles du lac Carling.

Je n'ai pas la réputation d'être tête en l'air, mais lorsque j'entrai dans le hall, mes yeux se fixèrent au plafond devenu en quelques secondes mon pôle d'attraction. Un lustre gigantesque aux pétales de cristal rehaussé de bougies inondait de ses lumières un plancher de marbre rose. Je restai bouche bée. J'hésitai avant de rouler ma valise sur un des 150 tapis de Perse et remerciai le ciel d'être venue par beau temps.

Un secret bien gardé
Laissez-moi vous raconter l'histoire de cet établissement. Un jour, un grand magnat de l'immobilier, Herbert Hillebrand, milliardaire allemand qui avait fait fortune en achetant 36 châteaux européens pour leur redonner un nouveau souffle, vint au Québec par dieu sait quel caprice! Ce qui devait arriver, arriva car il ne put résister aux beautés des Basses Laurentides. Découvrant le petit hôtel de l'époque, le golf, le lac peuplé de huards, il décide d'aller au bout d'un nouveau rêve. En 1984, il achète 7 000 acres de terre encerclant le club de golf et à l'été 92 fait venir des tonnes de marbre du Portugal - 400 tonnes ont servi à décorer les salles de bain et la piscine - et crée un château moderne, un 5 étoiles en pleine nature. Ce bijou d'architecture d'une sobre élégance avec ses tourelles, ses angles façonnés dans le bois et les pierres se reflète avec fierté dans le lac. Et à l'été, des cascades fleuries viennent égayer ce décor champêtre.

Le luxe accessible
Je fis le tour du propriétaire, traversant de longs corridors menant aux chambres standards, aux chambres avec jacuzzi de marbre et suites à deux étages, m'arrêtant pour admirer les vitrines renfermant fines porcelaines et verreries, les nombreuses petites alcôves, telles des écrins, remplies de meubles remontant au XIVe siècle, chacune décorée avec goût. Je ne pus, je le confesse, résister à la tentation et vins m'asseoir dans une bergère de velours bleu, jouant à la châtelaine… La châtelaine "en sabot" pouvait bien se permettre quelques instants de rêve…

La visite continue. Suivez le guide
Pour me rendre à L'If, j'eus encore le sentiment de déambuler dans une galerie d'art. Plus de 200 tableaux, des reproductions de Titien, Millet, Vélasquez habillent les couloirs. Je fus charmée par l'élégance et le raffinement du restaurant, promesse de nourriture exquise. Je choisis, selon mon habitude, une table près d'une fenêtre avec vue sur la forêt. Plusieurs mise en bouche, … et me laissai tenter par la crème brûlée, garnie d'un amour en cage. Je l'ouvrai délicatement pour en croquer le fruit, fis un voeu et glissai son enveloppe parcheminée dans ma poche. Connaissez-vous cette superstition? Vous devez conserver l'enveloppe jusqu'à ce que votre vœu se réalise puis souffler dessus pour que le vent l'emporte. Jean Bélisle, chef exécutif de l'hôtel, est natif de la région. Amateur de fines herbes, il a son petit jardin à l'ombre de sa cuisine. Moi qui ai la dent sucré, il me conseilla pour le lendemain un autre dessert… était-ce vraiment un dessert ce sucre filé qui ressemblait à un voilier venu s'amarrer dans mon assiette?

Avant de monter à ma chambre, je savourai un café au bar Les Pins, et remarquai que toutes les salles portaient un nom d'arbre, quelle bonne idée! Je tournai la clé dans la serrure et entrai dans ma suite: Une fenêtre s'étirait sur deux étages laissant deviner derrière ses tentures gansées et son voilage de mousseline les courbes des verts du terrain de golf. Je découvris tout au fond de la pièce un escalier en colimaçon. Le salon avec ses fauteuils recouverts de tissus aux couleurs pastel se doublait d'importance dans les grands miroirs du vestiaire. Face à la causeuse, un foyer de pierre avec ses bûches attendait de réchauffer les soirées fraîches. Sur le manteau de la cheminée une horloge de porcelaine égrenait les heures de son tic-tac discret. Une collection de petits vases blancs entourait une bonbonnière remplie de sucreries raffinées. Plus loin, la salle à dîner. Sur la table recouverte d'une nappe de dentelle était déposée une boîte de chocolat Milord, l'artisan chocolatier de la région. Je ne m'attardai pas dans la cuisine mais remarquai que tout était en place pour satisfaire une légère fringale, une petite réception ou encore un souper romantique. Je n'ai pas l'habitude de croire à l'impossible… mais sait-on jamais! Je montai l'escalier à la vitesse d'une curieuse pour contempler la chambre. Le mobilier de bois signé Pierre Granges avait de l'élégance. Une armoire de grand style dissimulait la télévision. Une figurine toute fragile dans une pose des plus coquettes sur le bureau rendait la chambre très féminine. J'ai oublié de la retourner pour en voir la signature mais je jurerais que c'est un Ladro. Sur l'immense lit plusieurs coussins étaient disposés avec goût près d'une robe de chambre. Une porte était entr'ouverte. Que pouvait-il y avoir de plus? Une salle de bain venait s'ajouter à celle du premier niveau. Dans un écrin de marbre ambré, campé sur un podium, reposait un jacuzzi avec sa robinetterie de porcelaine. Une sculpture de métal se profilait dans l'angle de la pièce éclairée par les faisceaux lumineux dissimulés au plafond et se reflétait dans le miroir ainsi que la longue console de marbre noir.

Le spa
Les installations sont des plus modernes et les soins donnés très professionnels. Je remplis comme il se doit le questionnaire " profil-santé " tout en étant consciente de son importance et de sa raison d'être.

Les raisons qui vous amènent au spa

•  Une expérience nouvelle
•  Un manque d'énergie
•  Pour oublier vos soucis
•  Pour calmer un stress
• Quête de jeunesse, de tonus

Peu importe les raisons, vous méritez ce luxe qui transforme, détend, vivifie votre énergie. N'oubliez jamais que le corps parle et vous lance des messages et que votre thérapeute est à votre écoute. Souvenez-vous que l'idée de raideurs musculaires est souvent reliée à l'inconscience et il arrive que le massage réussit à libérer des tensions plus profondes. S'ajoutent alors au traitement la musique, les odeurs, les huiles qui aident le corps à libérer l'esprit afin de le rendre plus réceptif.

Logique des soins Decléor
Ne soyez pas surprise si vous recevez un massage dans le dos avant votre traitement afin de déloger les tensions et permettre au visage d'être plus réceptif. Un " deux dans un ", que demander de plus! Cette étape de bienvenue, véritable réveil des sensations est destinée à vous mettre dans un état d'esprit calme et réceptif, à la fois pour détendre, reposer, stimuler en profondeur et procurer un bien-être intérieur. Le plaisir du massage est d'autant plus efficace que les arômes se diffusent pour vous envahir dans une atmosphère délicieusement parfumée, renforçant ainsi l'effet apaisant du soin.

Geneviève est tout attentionnée à " me manipuler " de ses doigts experts. Juste au toucher, elle fait le diagnostic de ma peau, mais aussi peut déceler les zones sujettes au stress et aux tensions afin de déterminer les produits les mieux adaptés à mes besoins.

L'Aromaplastie
Ce traitement s'adresse à tout le monde et convient à tous les types de peau. Il se caractérise par l'application de l'Aromaplasme, cataplasme 100 % naturel de poudre de plantes multivitaminées. Ce soin hydratant et revitalisant favorise l'absorption par la peau des actifs essentiels et des vitamines destinés à compenser tous les déséquilibres majeurs de l'épiderme.

C'est un soin multi-actif, un cocktail de vitamines, principalement de vitamine E et de protéines. Tout se joue dans les huiles essentielles mises au point par Decléor, qui a su conjuguer les propriétés décongestionnante, hydratante, émolliente, anti-âge, antioxydante, anti-inflammatoire et cicatrisante pour en faire un soin total. Il améliore aussi bien la micro-circulation qu'il encourage la pénétration des autres produits. Ma peau était radieuse, lisse au toucher, douce et velouté. Vous en serez, je vous l'assure, pour longtemps transformée!

Enveloppement à la boue des marais - " moor "
La boue moor, un magma noir biologique unique en son genre, riche en vitamines, sels minéraux, oligo-éléments et autres éléments naturels rajeunit la peau. Déjà à l'époque des Romains, on pratiquait la fangothérapie. La boue des marais, " moor " en allemand - terme qui s'est généralisé - aide à soulager les douleurs provoquées par l'arthrose, l'arthrite, le rhumatisme et aide à reminéraliser les cartilages des articulations. Elle permet de détendre les muscles et de diminuer les tensions, nourrit la peau et aide à la purifier. D'une façon générale, elle agit un peu comme les algues marines mais elle ne contient pas d'iode et peut donc être utilisée sur les personnes allergiques à l'iode ou souffrant d'hyperthyroïdie. C'est donc un atout précieux pour la beauté et le bien-être corporel.

Le processus est le même que pour les autres enveloppements : Après avoir reçu une application sur tout le corps, j'ai été enveloppée d'une pellicule plastique puis mise à macérer sous une couverture chaude pour trente à quarante-cinq minutes… on perd la notion du temps, flottant doucement dans une semi-inconscience réparatrice. Déballée, je suis passée sous la douche. Quelle merveilleuse sensation de détente et de bien-être ! Peines et douleurs se dissipent et vous le ressentez à travers chaque fibre de votre corps. Je le suggère à tous les amateurs de golf après une longue journée à frapper la balle!

J'étirai le temps… j'arrivais au terme de mon séjour. Je voulus alors dans mon imaginaire voir défiler les saisons. Je m'approchai de la fenêtre et vis le lac agité, les embarcations déployant leurs voiles, je le vis aussi frissonnant avant l'hiver puis gelé. Je contemplai le golf et ses verts si verts! J'ai entendu le bruit que fait la balle, le sourire des experts et la moue des perdants. Vous ais-je dit que le golf avait été dessiné par Howard Watson, un parcours de 6 700 verges qui a attiré et attire encore les plus grands amateurs - Bob Hope, Bing Crosby - bien des passionnés s'y sont arrêtés.

J'imaginai aussi ce terrain magnifique entouré de son paysage oranger d'automne puis couvert de neige. Enfin je regardai l'ombre des tourelles puis l'horloge sonner l'heure du départ. Lorsque je tournai la clé dans la lourde porte de bois massif, je sus que je reviendrais. Allez voir! Vous non plus, vous n'en reviendrez pas!