C'est à l'aspect sombre de ses forêts de chênes que cette partie du Périgord doit son qualificatif de noir. Autour de cette vallée aux majestueuses falaises couleur de miel, se trouvent concentrés une grande partie des sites qui font la réputation du Périgord. Ici plus qu'ailleurs les vieilles pierres ont gardé toute leur authenticité et leur puissance d'évocation. Ici mieux qu'ailleurs les plus belles réalisations du Moyen-Age et de la Renaissance ont traversé les siècles.

Si Sarlat est unique, c'est qu'elle a su préserver son visage de cité ancienne où se côtoient demeures médiévales et hôtels Renaissance. C'est donc tout le centre-ville qu'il faut prendre le temps de parcourir. On y admirera, en particulier, la maison de La Boétie, de style mi-gothique mi-Renaissance et où vécut Étienne de La Boétie, ami de Montaigne. Mais il faut également voir: la lanterne des morts, l'hôtel Plamon, l'hôtel de Vienne, le Présidial et tant d'autres bâtiments de qualité. En descendant vers la vallée de la Dordogne, on tombe au pied de la bastide de Domme. Surplombant la rivière et une falaise à pic, elle est nichée là depuis 1281, année où le roi de France la fit construire pour défendre son domaine contre les prétentions du roi d'Angleterre. A découvrir : la porte des Tours, les graffitis des templiers et, bien sûr, le panorama sur la Dordogne. Un autre panorama exceptionnel sur la vallée est celui qu'offre une promenade des jardins suspendus de Marqueyssac. A moins qu'on lui préfère une promenade en gabarre au départ du village de La Roque-Gageac, village aux maisons traditionnelles blotties contre la falaise et qui fait partie du club très fermé des plus beaux villages de France. Encore quelques kilomètres et l'on découvre un site unique en France : de par et d'autre de la rivière, deux majestueux châteaux médiévaux se font face et se défient, pleins des souvenirs de la guerre de Cent Ans. Rive droite, le château de Beynac, dominant un àpic de 70 m, dresse fièrement son donjon carré daté du Xlle siècle.

Rive gauche, le château de Castelnaud, reconstruit au XVe siècle, abrite un passionnant musée de la guerre au Moyen-Age. La commune accueille un autre château, d'âme beaucoup moins guerrière, celui des Milandes, de style Renaissance mais restauré au XIXe siècle et surtout connu pour avoir appartenu à Joséphine Baker, qui y installa son " village du monde ". Plus bas encore dans la vallée, on peut s'écarter de la rivière pour découvrir l'abbaye cistercienne de Cadouin dont le principal intérêt réside dans son cloître, où les galeries sont ornées de sculptures du XVe siècle. Tout proche, au Buisson, les. Grottes de Maxange, découvertes récemment, présentent des concrétions excentriques rares. A Trémolat, le Belvédère de Rocamadou offre une vue imprenable sur le splendide cingle que forme ici la rivière. Enfin, au confi nt du Lot, la forteresse du château de Fénelon mêle caractère offensif et esthétique renaissance et le manoir d'Eyrignac présente des jardins recomposés dans l'esprit dix-huitième.

La Dordogne, c'est aussi une rivière. Il faut la faire à pied, à vélo, à cheval, et chaque fois, elle vous offre un visage différent. Et puis quand on la fait en canoë ou en bateau, on peut la voir "sous ses jupes".

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