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Une pluie de cookies

Tout sur la Barbade > Une pluie de cookies 

Je crains les orages, le tonnerre me cloue sur place et les éclairs me rendent dingues. J'avoue cependant qu'un soir, assise à une table sur la terrasse de pierre d'un ancien manoir ayant échappé aux pics des démolisseurs, le ciel se voila et une pluie torrentielle se mit à tomber mêlée non pas de grêle mais… oh horreur… de minuscules crapauds. J'étais prête à accuser la Veuve Cliquot de s'être trompée dans sa recette de champagne quand je vis sauter non pas un éléphant rose mais un petit animal vert qui se fondit parmi les feuilles des jardinières. J'eus le souffle coupé... surtout lorsqu'un d'entre eux atterrit dans le panier à pain. C'est alors que le plus naturellement du monde, le maître " d " me raconta cette étrange histoire :

Il était une fois…
La Barbade était habitée par un peuple bon, sans histoire, vivant en paix des fruits de la terre, heureux depuis des lunes, jusqu'à ce que cette île paradisiaque connut la sécheresse… la terre rendait l'âme, les blés courbaient la tête et peu à peu les oiseaux quittaient leur nid. Les sages se réunirent. Ainsi débuta une série de rituels… rien ne fut épargné pour attirer la pluie. On chanta, on dansa jusqu'à épuisement. Le grand chef en vint alors à cette décision : afin d'apaiser leur courroux, on offrirait aux dieux un bébé qui naîtrait à la deuxième lune. Lorsque le soir du sacrifice vint et que les chants montèrent de plus en plus poignants, se mêla alors un cri de douleur si douloureux que la terre trembla, que les éclairs de toutes les couleurs percèrent les nuages. Lorsqu'on arracha le bébé des bras de la mère une averse se mit à tomber. C'est ainsi qu'apparurent de bébés crapauds qui sauvèrent l'enfant. On baptisa ces délices d'autrefois (on va les manger) " cooky ", qui signifie " sauveur ".

Une pluie de cookies 1

J'ai vu, j'ai cru en cette légende et porte à mon cou en guise de porte-bonheur un minuscule cooky d'argent offert si galamment par un de mes galants!

Bien qu'observées et expliquées rationnellement dès l'antiquité, les apparitions subites de batraciens lors des pluies d'été justifient jusqu'au XIXe siècle une croyance tenace : ces animaux tombent du ciel. Les récits de bonne foi se multipliant, l'Académie des sciences intervient en 1834. Chaque année, vers la fin du mois d'août, il n'est pas rare, après de grandes sécheresses, s'il survient des pluies d'orages, d'apercevoir tout à coup sur la terre, dans certaines localités, une énorme quantité de ces petites bêtes qui sautillent et couvrent parfois des espaces considérables. Alors, ne vous en déplaise, vous pouvez, vous aussi, être confronté un jour à ce phénomène sautillant et ahurissant.

 
 
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