Étendue au large de Dakar, à 3 km de rame, cette île, fût découverte en 1444 par le capitaine portugais Dinis Dias, et devint rapidement le pivot de la traite négrière, un entrepôt gigantesque de femmes, hommes et enfants qui montaient et descendaient la maison des esclaves, bien huilés pour faire augmenter le prix des enchères. Ce fût une île qui, pendant trois siècles, vécut de fastes et de déchéance. Lorsqu'on marche dans les petites rues de sable bordées de maisons ocres, lorsqu'on s'arrête sur les places endormies, il émane des vibrations, un atmosphère comme si, en tendant l'oreille, on pouvait encore entendre le frottement des chaînes des noirs qui ont gravi ces mêmes ruelles, alors qu'aux balcons, marchants et acheteurs portugais, hollandais, anglais et franзais soupesaient déjà la valeur de la cargaison qu'ils embarqueraient vers la Guyane, la Guadeloupe, la Martinique et autres ports d'escale.

Devenue une île musée depuis l'abolition de l'esclavage en 1848, on peut encore y voir la maison des esclaves, le Relais de l'Espadon, l'ancienne résidence du gouverneur de Gorée.

À l'Hostellerie du Chevalier de Boufflers, les propriétaires Mimi et Maurice servent une magnifique assiette de gnou en grillade avec du riz, de grands biscuits et des fruits, le tout arrosé d'un bon vin de palme en pichet. Mais, derrière l'enseigne, il y a tout un passé car le chevalier de Boufflers, gouverneur du Sénégal au XVIIIe siècle qui aimait mener joyeuse vie n'hésite pas à vanter, avec moultes détails, à sa fiancée Éléonore de Sabran les fêtes galantes offertes par les signares qui seront rehaussées bientôt par sa présence.

Sur une des affiches on peut lire: " Le peuple sénégalais a su garder l'actuelle Maison des esclaves afin de rappeler à tout Africain qu'une partie de lui-même a transité dans ce sanctuaire".

Une excursion à ne pas manquer - une chaloupe fait la navette entre l'île et Dakar; le trajet prend 20 minutes