Dans la région de l'Adrar, les majestueuses dunes de l'erg Ouarane se disputent le terrain avec les immenses plateaux tabulaires, d'où s'offrent de magnifiques panoramas. C'est une union à la fois sereine et diabolique entre le sable et la pierre qui ne font que tolérer les paradis représentés par les oasis. Cette région du Nord-Est est le reflet de l’histoire de la Mauritanie. Aux XIIe et XIIIe siècles des villes comme Chinguetti ou Tichit étaient des principaux axes d’échanges de marchandises, où toutes les cultures musulmanes et panafricaines se retrouvaient. Ces villes entourées par les déserts de Majabat El Koubra et d’Aouker, étaient reliées par de grands axes traversant l’erg Ouarane et l’Adrar. Ces axes se prolongeaient en dehors des frontières de Mauritanie et formaient de véritables routes d’échange avec les pays acheteurs du Maghreb, d’Arabie et d’Afrique noire (le Nigeria, la Côte-d’Ivoire, la Guinée…). Mais ces villes de l’Adrar n’étaient pas seulement des lieux de marchés où tout transitait (or, épices, laines, peaux, ivoire, esclaves, chameaux, céréales…), elles étaient aussi de véritables lieux culturels. Dans cette terre des hommes, il existait une grande dynamique culturelle. En effet les nombreuses mosquées et bibliothèques remplies de manuscrits constituaient un véritable trésor culturel. Ces lieux de savoirs intéressaient de nombreux étudiants, savants, intellectuels et religieux musulmans du continent africain.

Mais les changements climatiques qui ont sévit dans la région et de nombreux conflits ont fait qu’aujourd’hui ces lieux ne sont que l’ombre de cette prospérité. Le déclin des oasis et des nappes phréatiques ainsi que l’avancée du désert ont mit fin aux ressources en eau et à l’agriculture qui faisaient briller la région. Même s’il subsiste encore quelques palmeraies et surfaces agricoles, l’Adrar est de plus en plus déserté. Alors qu’une ville comme Chinguetti a pu compter jusqu’à 20 000 habitants au XIIIe siècle, seulement 1 500 Mauritaniens habitent encore la ville. Dans ce paysage de villes fantômes, on peut aujourd’hui découvrir de nombreux vestiges (mosquées, bibliothèques, manuscrits…) symbolisant l’heure de gloire de la Mauritanie. Ces sites magnifiques sont incontournables, tant pour les paysages inimitables (massifs, désert, regs…) que pour l’intérêt culturel qu’ils représentent.